Station de pleine nature, Mandailles-Saint-Julien (15)

Crédit photos : Benoit Alazard

Lieu : Mandailles-Saint-Julien
Maître d’ouvrage :
Communauté d’agglomération du bassin d’Aurillac
Mairie de Mandailles Saint Julien
Maître d’oeuvre :
Atelier du Rouget Simon Teyssou & associés,
Atelier de Saint-Céré Mathieu Bennet & associés
Suivi des études : Antoine Paumier et Sarah Ador
Suivi du chantier : Sarah Ador et Mathieu Bennet
BET 3B (BET sturcture Bois)
EUCLID (BET TCE)
Surface SHON: 200m²
Calendrier : livré en 2019
Entreprises :
Charpente bois : Bouysse Menuiserie
Charpente métallique et couverture : ACC
Maçonnerie : Soulier

Station de pleine nature, Mandailles-Saint-Julien (15)

Très fréquentée en période estivale, Mandailles-Saint-Julien est labellisée Station de Pleine Nature depuis l’été 2019. Située à l’entrée du Grand Site de France du Puy Mary, dans le parc naturel régional des Volcans d’Auvergne, la commune voit passer de nombreux randonneurs et trailers. Articulant plusieurs échelles, le projet porté par la communauté d’agglomération d’Aurillac (CABA) comprend la réhabilitation d’une ancienne école en espace d’accueil des sportifs, la construction d’une halle destinée à abriter des marchés et évènements divers, l’aménagement des espaces publics adjacents et la renaturation de la berge sud de la Jordanne.

 

L’ancienne école réinvestie

Dans l’ancienne école implantée entre les villages de Mandailles et Saint-Julien, se répartissent, au rez-de-chaussée l’accueil de la Station, une salle de réunion, des blocs sanitaires et des douches pour les sportifs, et trois logements locatifs à l’étage (maitrise d’ouvrage des logements : commune de Mandailles Saint-Julien). À l’arrière, se trouve l’abri du paddock en aggloméré de ciment peint en noir avec une charpente en fermettes et un toit et des portes en acier. L’abri est rappelle les cabanes en bois passées à l’huile de vidange et couvertes de tôles, construites par les paysans dans la vallée. Les espaces publics aux abords de l’ancienne école ont été entièrement repris pour organiser les parcours, mieux identifier les zones de stationnement et supprimer de vastes surfaces d’enrobé.

 

Une halle pour Mandailles

En face de Mandailles, en entrée de bourg, la halle se dresse au bord de la Jordanne en lieu et place d’un terrain de tennis désaffecté et d’une zone de stationnement informe. Elle accueille des marchés de pays, des évènements festifs, culturels et sportifs liés aux activités de pleine nature (trails, course de vélos, etc.). Son architecture se réfère à la typologie de la grange-étable de la vallée : un bâtiment adapté à la pente, disposé à la perpendiculaire du cours d’eau pour s’encastrer dans le sol. Le choix des matériaux raconte le rude climat cantalien : tout ce qui est soumis aux intempéries est en acier Corten, tout ce qui est protégé est en bois. Réminiscence des murs maçonnés en basalte, les pignons épais sont élevés en béton, et teinté dans la masse. À l’intérieur, le dallage quartzé du sol fait aussi référence à la pierre volcanique. La charpente en Douglas de la région est une réinterprétation de la charpente à couples des fermes cantaliennes, sans panne ni chevron, comme une coque de bateau inversée. La couverture en acier Corten à petite onde est une évocation des tôles ondulées rouillées qui ont remplacé le chaume des granges-étables depuis bien longtemps. Mais cette teinte est aussi celle des fougères et des hêtres qui font vibrer les coteaux à l’automne.

 

La place des véhicules reconsidérée

Les espaces publics des abords de la halle ont fait l’objet d’un traitement frugal. Délimité par des murs en pierre sèche, de petites poches de stationnement ont été aménagées pour répondre aux besoins du quotidien. Elles se trouvent de part et d’autre de la route départementale à proximité de la halle, de la mairie et de la maison de site. De nombreux emplacements de parking ont ainsi été supprimés. Un projet vise à les réintégrer en amont du village, à l’est, en lieu et place d’un délaissé. Une passerelle piétonne est actuellement à l’étude pour franchir la Jordanne et raccorder ce futur parking au chemin préexistant qui longe la berge et dessert le centre-bourg.

 

Renaturation et mobilités douces

La berge sud de la Jordanne et les abords ouest de la halle ont été entièrement renaturés. L’accès de ces espaces-là aux campings cars et aux véhicules des touristes a été entièrement condamné. Un travail de soustraction a été conduit pour à la fois ouvrir le paysage et le purger de dispositifs routiers disgracieux. Les surfaces en concassé de pierre et des poteaux téléphoniques disposés au sol ont été supprimés. Une rangée de peupliers a été abattue. L’aménagement s’est limité à la création d’un parcours piéton prolongeant la promenade le long de la rive sud de la Jordanne. Le parcours traverse la halle dont l’espace couvert devient un lieu à partir duquel le visiteur découvre le paysage de la vallée.

 

Circuit d’interprétation et mobilier urbain

Le syndicat mixte du Puy Mary a confié une mission complémentaire à l’Atelier du Rouget pour concevoir un circuit d’interprétation comprenant 8 tables lesquelles donnent un certain nombre de clefs pour comprendre le paysage. Ces panneaux informent les habitants et surtout les visiteurs sur des sujets aussi divers que les sommets du massif cantalien, son occupation humaine, ses activités pastorales, son architecture vernaculaire, ses cours d’eau ou sa flore. Ce circuit d’interprétation enrichit le parcours le long de la berge. Enfin, plutôt que de commander des produits sur catalogue, la commune a mandaté l’Atelier du Rouget pour concevoir du mobilier urbain aussi divers que des tables de pique-nique, des bancs et des transats. Conçu en métal et en bois, ce mobilier a été réalisé par une entreprises locale avec du bois de pays.

Crédit documents graphiques : Atelier du Rouget